Interview de Corbeyran & Guérineau (BDParadisio - 2002)
|  | Interview d'Eric Corbeyran (scénariste des trois séries) et Richard Guérineau (dessinateur du "Chant des Stryges"), créateurs de l'univers des Stryges. En avril 2002, sortie de trois albums chez Delcourt : |   | 
L'univers des Stryges compte jusqu'ici onze albums. Ce n'est pas mal pour un univers qui est très polymorphe finalement. Les séries sont à la fois interconnectées et tout à fait indépendantes ! Certains points de contact existent néanmoins entre les séries, notamment le fameux tableau. D'autres points de contact sont-ils prévus ?
 Corbeyran : Il y aura des points
      de contact, pas à la manière américaine où les héros s'entrecroisent d'une
      série à l'autre, mais plutôt au travers d'objets. Notamment, en effet, le
      fameux tableau peint par le notaire devenu fou après avoir vu un Stryge,
      dans "Le Maître de Jeu". Ce tableau resurgit dans "Le Chant des
      Stryges" quand il est acheté par l'un des personnages chez un
      antiquaire. Plus tard, on apprendra par exemple également, que le grimoire
      trouvé par Talia dans "Le Maître de Jeu" a été rédigé par
      l'inquisiteur du "Clan des Chimères". Ce ne sont pas nécessairement
      des croisements très "visibles", mais il y aura d'autres connexions du
      même genre d'une série sur l'autre autour d'objets.
      Corbeyran : Il y aura des points
      de contact, pas à la manière américaine où les héros s'entrecroisent d'une
      série à l'autre, mais plutôt au travers d'objets. Notamment, en effet, le
      fameux tableau peint par le notaire devenu fou après avoir vu un Stryge,
      dans "Le Maître de Jeu". Ce tableau resurgit dans "Le Chant des
      Stryges" quand il est acheté par l'un des personnages chez un
      antiquaire. Plus tard, on apprendra par exemple également, que le grimoire
      trouvé par Talia dans "Le Maître de Jeu" a été rédigé par
      l'inquisiteur du "Clan des Chimères". Ce ne sont pas nécessairement
      des croisements très "visibles", mais il y aura d'autres connexions du
      même genre d'une série sur l'autre autour d'objets.
      
Ce qui veut dire aussi que ces séries ont finalement une vie très indépendante les unes des autres ?
 Corbeyran : Bien sûr. Il ne
      faut pas avoir lu une série pour comprendre l'autre. C'est pour ça que je
      parle de croisements "discrets" entre les séries. Ce sont davantage des
      clins d'oeils pour les lecteurs ayant lu l'entièreté et aimant ce genre de
      détails. D'autre part, le jour lointain où tous les cycles seront bouclés
      - quand on sera vieux et chenus (rires) - il y aura vraiment une matière
      riche et foisonnante dans laquelle on aura plaisir à se replonger, créant
      un plaisir de relecture, de plusieurs niveaux de lecture, en y retrouvant
      à chaque fois des petits détails du genre !
      Corbeyran : Bien sûr. Il ne
      faut pas avoir lu une série pour comprendre l'autre. C'est pour ça que je
      parle de croisements "discrets" entre les séries. Ce sont davantage des
      clins d'oeils pour les lecteurs ayant lu l'entièreté et aimant ce genre de
      détails. D'autre part, le jour lointain où tous les cycles seront bouclés
      - quand on sera vieux et chenus (rires) - il y aura vraiment une matière
      riche et foisonnante dans laquelle on aura plaisir à se replonger, créant
      un plaisir de relecture, de plusieurs niveaux de lecture, en y retrouvant
      à chaque fois des petits détails du genre !
      
Quel a été le déclic qui a fait que, après la réalisation avec Richard de "L'As de Pique", vous vous êtes lancés dans "Le Chant des Stryges" ?
Guérineau : Au départ, il y a eu la découverte par Eric d'un vieux livre, le grimoire de Peter MacKenzie, chez un bouquiniste à Paris, d'ailleurs introuvable aujourd'hui... Ce fameux "Contact Inducement" est un ramassis d'inepties en tout genre, mais très intéressant au point de vue de la fiction. Nous avons commencé à délirer à partir de ce livre et cela nous a permis de construire ce phénomène des créatures... Nous avions l'apport de diverses mythologies Greque, Latine, Mésopotamienne,.. Et ce mélange de mythologies de diverses sources nous a permis de créer ces créatures qui, finalement, existaient quasi telles quelles dans la mythologie Grecque et que nous avons remaniées à notre manière pour la série...

Vous avez forcément été influencés par la série X-Files, ce n'est pas un secret ; la preuve en est que vous y faites l'un ou l'autre clin d'œil dans la série... Il valait mieux d'ailleurs, non ?
Corbeyran : Ce n'est pas complètement anodin non plus. X-Files retraite de manière très intéressante des thèmes "fortéens" qui nous passionnent. Charles Fort est le premier auteur à avoir décrit tous les phénomènes de type paranormal. Nous partageons en quelque sorte le même créneau et le même point de vue que X-Files, essayant de comprendre le monde à travers une réalité alternative. Dans X-Files, les Martiens et Roswell existent. Nous, nous avons décidé que les Stryges, ces espèces de "vampires de l'esprit" existaient. Et partant de ce postulat abracadabrant, nous tentons de réexpliquer quelque peu le monde à travers cette "réalité alternative".
 Un autre aspect, peut-être un peu moins
      connu des lecteurs, mais qui nous a quand même également beaucoup
      influencé ; c'est Lovecraft, qui, lui aussi, invente une mythologie et
      recrée une réalité alternative.
      Un autre aspect, peut-être un peu moins
      connu des lecteurs, mais qui nous a quand même également beaucoup
      influencé ; c'est Lovecraft, qui, lui aussi, invente une mythologie et
      recrée une réalité alternative.
      
...qui est d'ailleurs adapté en bande dessinée de plus en plus souvent depuis deux ou trois ans...
Corbeyran : Nous en sommes de grands lecteurs. Réinventer une mythologie, recomprendre le monde à travers quelque chose qui n'existe pas, c'est vraiment s'offrir une grande liberté d'expression.
Guérineau : Et c'est aussi le propre du genre fantastique que de travailler justement sur cet aspect métaphorique au travers des créatures, des monstres... et d'essayer d'exprimer des choses d'ordre psychanalytique, voir social etc.... Lovecraft était effectivement la première référence dont on a parlé à propos de ces créatures...
 Corbeyran :
      Lovecraft a été l'inventeur d'une mythologie fabuleuse qui met en scène
      des dieux qui seraient endormis quelque part, dans des cités perdues,
      oubliées.. Ca fait vraiment appel à des fantasmes formidables chez nous.
      Et réinventer une mythologie, à la manière de Lovecraft, avec les maîtres
      de notre monde, ça nous excitait terriblement.
      Corbeyran :
      Lovecraft a été l'inventeur d'une mythologie fabuleuse qui met en scène
      des dieux qui seraient endormis quelque part, dans des cités perdues,
      oubliées.. Ca fait vraiment appel à des fantasmes formidables chez nous.
      Et réinventer une mythologie, à la manière de Lovecraft, avec les maîtres
      de notre monde, ça nous excitait terriblement.
      
Vous saviez tous les deux, au départ, que cela irait plus loin que la simple série du "Chant des Stryges" ?
Corbeyran : On l'espérait en tout cas...
Guérineau : En faisant "Le Chant des Stryges", il y a un background, toute une mythologie qui s'est mise en place petit à petit. On s'est rendu compte qu'elle était tellement dense et riche, qu'elle avait tellement de relais et de ramifications, qu'Eric a eu envie, à un moment donné, d'en développer certains aspects. Mais ces derniers ne pouvaient pas être intégrés dans "Le Chant des Stryges". C'est aussi intéressant dans le sens où chaque série a une identité différente des autres.
Tu ne t'es pas senti, toi, dépossédé de ton univers lorsqu'est sorti "Le Maître de Jeu" ?
Guérineau : Non. Et l'idée au départ était que chaque auteur puisse amener sa propre interprétation des Stryges, par exemple, ne serait-ce que visuellement...
Ils se ressemblent très fort, on sent qu'il y a un accord tacite, si j'ose dire !

Corbeyran : C'est Richard qui s'occupe de tout l'aspect visuel mais il n'y a pas vraiment de chartre graphique du Stryge. C'est vrai que dans "Le Clan des Chimères", Michel a plutôt opté pour le look des Stryges de Richard. Dans "Le Maître de Jeu", Charlet préférait s'en écarter un peu... Mais il n'y avait pas de volonté de notre part d'imposer une forme quelconque au Stryge. De toute façon, dans le bouquin de MacKenzie, on voit bien que la représentation des Stryges a évolué à travers les âges. Les Stryges peints sur les vases Grecs ne ressemblent pas du tout aux Stryges que dessine Richard ; ce sont des espèces de grosses poules avec une queue d'oiseau, des serres d'oiseau et une tête humaine.. Ca n'a donc rien à voir avec le look qu'on leur a donné. Cette représentation va évoluer au fil des siècles et selon la civilisation qui s'en préoccupe ; on a donc donné carte blanche aux auteurs pour représenter la "créature".

On parlait de Roswell tout à l'heure. C'est clair que le départ de la série est vraiment très proche : la découverte dans le désert par les américains d'un être fantastique, des militaires, la base,...
Guérineau : On est volontairement parti sur des stéréotypes de ce genre de récit à l'américaine, mais pour mieux s'en écarter par après, à mon avis.
 Corbeyran : Je pense que c'est
      une des raisons du succès de la série également. Il faut utiliser à bon
      escient les choses que les gens vont recevoir de manière plus facile à
      certains moments, qui leur permettront d'identifier les élements... X-Files,
      Roswell, la créature, etc.. et ensuite, on peut s'en écarter et faire ce
      que l'on veut. Il y a cet espèce de déclic au départ, qui n'aurait
      peut-être pas eu lieu si on s'y était pris autrement. Bon, si un jour, on
      part sur une adaptation des Stryges en série TV, il faudra évidemment
      trouver une autre idée de départ.
      Corbeyran : Je pense que c'est
      une des raisons du succès de la série également. Il faut utiliser à bon
      escient les choses que les gens vont recevoir de manière plus facile à
      certains moments, qui leur permettront d'identifier les élements... X-Files,
      Roswell, la créature, etc.. et ensuite, on peut s'en écarter et faire ce
      que l'on veut. Il y a cet espèce de déclic au départ, qui n'aurait
      peut-être pas eu lieu si on s'y était pris autrement. Bon, si un jour, on
      part sur une adaptation des Stryges en série TV, il faudra évidemment
      trouver une autre idée de départ.
      
Ca pourrait effectivement faire un peu de plagiat (rires)...
Corbeyran : Ceci dit, il y a également eu un film s'intitulant "Roswell". Chris Carter, le scénariste de la série TV X-Files, n'est pas le dépositaire de cette créature. Il utilise également des choses qui existent.
Guérineau : L'intérêt de la série X-Files réside en grande partie dans le fait que Chris Carter réussit, avec de vieux thèmes fantastiques archi-éculés, à les retourner et les traiter de manière très moderne et contemporaine.
 Et c'est d'ailleurs aussi le cas dans
      le Chant des Stryges où finalement les personnages principaux sont un
      garde du corps du président des Etats-Unis, une médecin légiste... et la
      fameuse Ombre. Parlons un peu de ce personnage qui fascine et qui est, en
      quelques sortes, l'égérie de la série ; c'est elle qu'on retrouve
      notamment sur toutes les têtes des gondoles et qui est, finalement,
      l'héroïne de la série ...
      Et c'est d'ailleurs aussi le cas dans
      le Chant des Stryges où finalement les personnages principaux sont un
      garde du corps du président des Etats-Unis, une médecin légiste... et la
      fameuse Ombre. Parlons un peu de ce personnage qui fascine et qui est, en
      quelques sortes, l'égérie de la série ; c'est elle qu'on retrouve
      notamment sur toutes les têtes des gondoles et qui est, finalement,
      l'héroïne de la série ...
      
Guérineau : Oui, c'est le thème de la Belle et la Bête...
Corbeyran : Il y a des créatures monstrueuses et puis une femme sublime qui s'en occupe. Elle a donc un rôle très important ; elle est très dangereuse, vénéneuse, pas fréquentable ; c'est l'inaccessible féminine...
Elle est finalement plus souvent sur la balle que Nivek, qui subit les événements.
 Corbeyran : Lui,
      c'est nous. Nivek, c'est le lecteur ; il subit, il suit, il découvre...
      L'Ombre est très mystérieuse et fascine, Nivek, lui, ne fascine personne,
      il est moins mystérieux... C'est donc lui qui va permettre au lecteur de
      s'identifier et de suivre les affaires, de manière rationnelle.. D'autres
      personnages de l'album possèdent des clefs et Nivek va demander des clefs
      à chacun ; et grâce à lui, on va ouvrir une porte et puis une autre...
      Corbeyran : Lui,
      c'est nous. Nivek, c'est le lecteur ; il subit, il suit, il découvre...
      L'Ombre est très mystérieuse et fascine, Nivek, lui, ne fascine personne,
      il est moins mystérieux... C'est donc lui qui va permettre au lecteur de
      s'identifier et de suivre les affaires, de manière rationnelle.. D'autres
      personnages de l'album possèdent des clefs et Nivek va demander des clefs
      à chacun ; et grâce à lui, on va ouvrir une porte et puis une autre...
      
Justement, sur les trois albums qui sortent en avril, il y a deux fins annoncées. Et finalement, le lecteur va se rendre compte que ces deux fins sont des fins de cycle et non pas la fin d'une histoire.
 Corbeyran : On a fini de dire ce
      qu'on avait à dire sur le double attentat ; donc on va boucler ça et on
      s'occupe ensuite du second cycle. Ceci dit, cela fait vraiment fin de
      cycle !
      Corbeyran : On a fini de dire ce
      qu'on avait à dire sur le double attentat ; donc on va boucler ça et on
      s'occupe ensuite du second cycle. Ceci dit, cela fait vraiment fin de
      cycle !
      
Guérineau : On réalise ça dans un état d'esprit où il ne faut pas attendre de réponses définitives. Il y a un questionnement perpétuel, il y aura des embryons de réponses, comme des pièces d'un puzzle, et c'est au lecteur de les rassembler et de les reconstituer. Et il y aura toujours des questions supplémentaires.
Corbeyran : On parlait précédemment du genre dans lequel on inscrit "Le Chant des Stryges". C'est vrai que ce genre est souvent suspect. Dès qu'il y a un récit avec un mystère à la clef, les gens sont suspicieux et se demandent si ça va être bien, s'ils vont recevoir les réponses à leurs questions.. C'est une pression qu'on a subie au fur et à mesure des albums. Les lecteurs attendent la fin pour se faire une idée du truc. Ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils seront toujours déçus. Et c'est le cas à chaque fin de série, puisque ça n'existe pas !
 Tout l'intérêt de la série tourne autour
      du mystère. Comment éviter d'embarquer les lecteurs dans quelque chose qui
      va, de toute façon, en mécontenter la plupart ? On essaie de faire notre
      boulot le plus honnêtement possible en réalisant quelque chose qui soit le
      plus dense possible. Ca devient intéressant à partir du moment où cela
      devient crédible.
		Tout l'intérêt de la série tourne autour
      du mystère. Comment éviter d'embarquer les lecteurs dans quelque chose qui
      va, de toute façon, en mécontenter la plupart ? On essaie de faire notre
      boulot le plus honnêtement possible en réalisant quelque chose qui soit le
      plus dense possible. Ca devient intéressant à partir du moment où cela
      devient crédible.
      
Si on avait bouclé notre histoire en trois tomes, on ne serait pas là
      en train d'en discuter. C'est une série qui aurait 10.000 lecteurs et tout
      le monde aurait été content. Point à la ligne. Nous voulons miser sur un
      public plus large, et nous sommes en train de l'atteindre. L'erreur à ne
      pas commettre, c'est de faire une espèce de fin théâtrale. Là, vous faites
      capoter le tout. Parce que les gens ont des attentes, d'album en album, et
      nous ne maîtrisons pas ce qu'ils projettent. En revanche, nous maîtrisons
      ce qu'on a mis en place. On donne certaines pistes, certaines
      informations. Mais, par exemple, c'est le lecteur lui-même qui devra se
      faire la carte d'identité du Stryge. Nous ne lui dirons pas ce que c'est
      ni son mode de fonctionnement. Il recevra des éléments petit à petit,..
      Mais il ne recevra pas LA grande révélation théâtrale finale. 
Il y en
      a déjà eu une dans le tome 6 qui est tout de même assez conséquente ; il y
      en aura d'autres, mais ce sera toujours dans l'optique qu'il y a peut-être
      encore quelque chose derrière. Car c'est ça le questionnement : qui
      derrière quoi.. ? ..et quoi derrière qui ? ..et jusqu'où cela nous mènera ?
      
Guérineau : Et puis même la révélation, car il y en a tout de même une - on révèle le secret des Stryges quand même - comme tout secret ou révélation qui se respecte, est tellement énorme qu'on a du mal à la mesurer. On met le lecteur dans cette position là, c'est-à-dire dans la position de Nivek et de l'Ombre, qui sont devant CA et qui ne savent pas quoi en faire ! Et ça renvoie à un tas d'autres questions...
 Le personnage principal du "Maître de
      Jeu", Quentin, infirme, surdoué, mais très jeune. Tu le sentais comme
      étant le personnage parfait, le fil conducteur parfait pour ce type
      d'histoire ?
      Le personnage principal du "Maître de
      Jeu", Quentin, infirme, surdoué, mais très jeune. Tu le sentais comme
      étant le personnage parfait, le fil conducteur parfait pour ce type
      d'histoire ?
      
Corbeyran : On se met des bâtons dans
      les roues lorsqu'on choisit un personnage pareil pour une série de ce
      type-là. Pour une série d'action, avoir un personnage en fauteuil roulant,
      c'est assez handicapant. De même que pour une série liée à des créatures
      monstrueuses, se servir d'un enfant peut aussi être un peu handicapant.
      Ceci dit, le challenge est intéressant. 
Quentin est un personnage
      fragile et sensible qu'on a envie de protéger. La gravité des choses un
      peu monstrueuses qui se déroulent autour de lui ainsi que le rôle du
      scénario sont, en tout cas, d'essayer de le rendre le plus fragile
      possible pour déstabiliser le lecteur.
      
 C'est également ce qui rend
      cette BD presque plus violente et plus féroce que les autres, alors qu'il
      y a beaucoup plus d'échanges de coups de feu dans "Le Chant des
      Stryges", par exemple..
      C'est également ce qui rend
      cette BD presque plus violente et plus féroce que les autres, alors qu'il
      y a beaucoup plus d'échanges de coups de feu dans "Le Chant des
      Stryges", par exemple.. 
Le scénario du "Maître de Jeu"
      n'est pas plus violent que celui du "Chant des Stryges". Il l'est
      devenu par ce côté justement un peu fragile du personnage, et aussi par le
      regard et le point de vue du dessinteur, évidemment.
      
Une chose étonnante aussi, c'est le nombre de personnages qui disparaissent dans toutes les séries. C'est rare de faire disparaître avec autant d'aisance des personnages secondaires auxquels les gens s'étaient peut-être attachés. Par exemple, les parents de Quentin dans "Le Maître de Jeu" ou dans le dernier "Chant des Stryges" ; deux des personnages principaux qui disparaissent... Y aurait-il aussi une volonté de dire qu'on est quelque part dans la réalité où le super héros n'existe pas, les gens ne peuvent pas passer à travers tout, certains doivent mourir...?
 Corbeyran : Oui, parce que la
      vie nous y mène... C'était aussi l'occasion, techniquement, au niveau de
      l'histoire, de faire un peu le ménage avant d'aborder le second cycle.
      Certains personnages ont dit ce qu'ils avaient à dire, n'ont plus de place
      dans le récit ; on se doit de passer à autre chose ainsi qu'à un autre
      niveau de connaissance du phénomène des Stryges.
      Corbeyran : Oui, parce que la
      vie nous y mène... C'était aussi l'occasion, techniquement, au niveau de
      l'histoire, de faire un peu le ménage avant d'aborder le second cycle.
      Certains personnages ont dit ce qu'ils avaient à dire, n'ont plus de place
      dans le récit ; on se doit de passer à autre chose ainsi qu'à un autre
      niveau de connaissance du phénomène des Stryges.
      
Vous partez du phénomène particulier pour aller de plus en plus vers le phénomène général... C'est finalement l'avenir de la Terre qui est en jeu ?
Corbeyran : Oui, voilà. C'est à la fois l'avenir.. et on comprend bien l'avenir quand on a fouillé un peu le passé ; c'est tout ça qu'on va essayer de mettre en place pour le second cycle.
 Qu'est-ce qui vous a poussé à aller vers
      le passé moyenâgeux (dans "Le Clan des Chimères", ndlr), c'est la période
      de l'Inquisition, la fin des années 1200 qui était un bel endroit pour
      commencer à remonter le temps ?
      Qu'est-ce qui vous a poussé à aller vers
      le passé moyenâgeux (dans "Le Clan des Chimères", ndlr), c'est la période
      de l'Inquisition, la fin des années 1200 qui était un bel endroit pour
      commencer à remonter le temps ?
      
Corbeyran : Oui, et surtout la présence du merveilleux au quotidien. Pour l'homme du Moyen Age, il n'y a pas de différence entre sa vie quotidienne et sa représentation du Ciel, de l'enfer, etc. Il vit aussi en fonction de la place qu'il aura au Paradis. C'est très lié à la vie de tous les jours. C'était une période qui nous plaisait beaucoup pour pouvoir exploiter le thème du démon ailé.. On va découvrir peu à peu quel rôle vont jouer les Stryges à cette période-là. C'est vraiment une période qui s'y prête bien.
Ce qui est curieux, c'est que les périodes auxquelles tu as fait allusion en parlant de MacKenzie, qui sont Grecque ou Azthèque..., ne sont pas exploités en tant que tel dans les histoires...
Corbeyran : .. pas encore...
 J'ignore si c'est "pas encore" ou si c'est
      une volonté de ne pas coller à des périodes trop mythologiques et éviter
      ainsi des périodes qui seraient à la limite trop attendues...
      J'ignore si c'est "pas encore" ou si c'est
      une volonté de ne pas coller à des périodes trop mythologiques et éviter
      ainsi des périodes qui seraient à la limite trop attendues...
      
Corbeyran : Oui, et puis il faut surtout que cela reste de l'ordre du phantasme. On donne des éléments et le lecteur ensuite colle les morceaux. Donc effectivement, on l'a traité en montrant des pages du " Contact Inducement" qui traite de ces sujets-là. Peut-être que l'erreur serait de le mettre en scène et en images.
Guérineau : Je ne suis pas pour, je ne suis pas persuadé que cela fonctionnerait très bien !
Corbeyran : Cela dépend comment on montre les choses, et ces choses-là peuvent être montrées simplement par des textes, des images d'époque, etc. En revanche, le Moyen Age se prête davantage au spectacle.
Richard, as-tu envie de faire autre chose actuellement ? Cela fait déjà un certain temps que tu es là-dedans.. ou c'est un univers qui te passionne ?
 Guérineau : C'est
      effectivement un univers qui me passionne et dans la construction duquel
      je me suis impliqué dès le départ avec Eric. J'ai donc envie de continuer
      parce qu'il y a encore plein de choses à raconter. Cela dit, c'est vrai
      que j'ai envie de faire autre chose aussi, surtout qu'on arrive à la fin
      d'un cycle. On a plein d'autres idées et de projets qu'on va probablement
      lancer en parallèle, toujours dans nos obsessions fantastiques liées au
      genre ; tout en continuant quand même le second cycle du "Chant des
      Stryges"...
      Guérineau : C'est
      effectivement un univers qui me passionne et dans la construction duquel
      je me suis impliqué dès le départ avec Eric. J'ai donc envie de continuer
      parce qu'il y a encore plein de choses à raconter. Cela dit, c'est vrai
      que j'ai envie de faire autre chose aussi, surtout qu'on arrive à la fin
      d'un cycle. On a plein d'autres idées et de projets qu'on va probablement
      lancer en parallèle, toujours dans nos obsessions fantastiques liées au
      genre ; tout en continuant quand même le second cycle du "Chant des
      Stryges"...
      
 Tu as cherché longtemps le physique des Stryges ?
      Tu as cherché longtemps le physique des Stryges ?
      
Guérineau : Oui, pas mal. Au départ, je ne voulais pas partir sur un aspect trop proche du monstre de cinéma, grimaçant, complètement déformé. Je voulais qu'ils aient un côté sobre, un peu hiératique aussi, pas trop dans le cliché Hollywoodien du vampire, pas grand guignol. Après, il y a eu quelques transformations mais qui tenaient davantage dans les détails des personnages. J'avais globalement l'idée visuelle mais il a fallut les travailler et c'est au fil des albums qu'ils se sont définis plus précisément.
Il y a des albums dans lesquels on ne les voit pratiquement pas...
Guérineau : Ça m'a bien arrangé d'ailleurs qu'on ne les voit pas trop au début, ça m'a permis de laisser mûrir les personnages.
 La longueur, c'est important pour toi ? Il
      ne faut pas que cela aille trop vite ?
      La longueur, c'est important pour toi ? Il
      ne faut pas que cela aille trop vite ?
      
Corbeyran : Oui, on peut parler du
      rythme de manière très simple. On voulait que les actions soient menées
      rapidement et que la compréhension du phénomène ne se passe pas de manière
      abracadabrante et qu'elle soit crédible. Et c'est difficile d'être
      crédible dans un monde où tout est réinventé. 
On a donc essayé de
      mettre en place une narration très active, en accord avec Richard. C'est
      du scénario mais c'est aussi de la narration et cela appartient également
      au dessinateur. On s'est donc défini ensemble une espèce de cahier de
      charges de la narration : beaucoup d'images par page, avec des actions
      très séquencées et très découpées, ce qui donne l'impression que les
      choses vont vite. 
Le deuxième aspect : c'était la découverte peu à peu
      du phénomène. Là, il ne fallait pas que cela aille trop vite. Il ne
      fallait pas que des révélations fracassantes nous fassent faire des bons
      en avant, qui auraient bien sûr arrangé le lecteur avide de réponses,
      mais, qui au final, n'auraient rien apporté à l'évolution des personnages.
      On a donc décidé d'y aller de manière assez lente. C'est cette opposition
      entre l'avancée de l'histoire et la narration rapide qui fait l'identité
      narrative de la série.
      
 Guérineau : On a joué sur un
      contraste de rupture de tons aussi bien entre l'histoire et la narration
      que dans la narration elle-même ; des passages où cela va très vite et
      puis un moment de pause où l'on va ralentir l'action momentanément. Pour
      en revenir à l'histoire qui avance lentement, si on en croit certains
      lecteurs, je pense que c'est important d'avancer lentement car plus les
      éléments qu'on donne au lecteur sont microscopiques, plus il va phantasmer
      dessus. Si on lui en donne trop d'un coup, il va disposer d'une masse
      d'informations qu'il va prendre telle quelle !
      Guérineau : On a joué sur un
      contraste de rupture de tons aussi bien entre l'histoire et la narration
      que dans la narration elle-même ; des passages où cela va très vite et
      puis un moment de pause où l'on va ralentir l'action momentanément. Pour
      en revenir à l'histoire qui avance lentement, si on en croit certains
      lecteurs, je pense que c'est important d'avancer lentement car plus les
      éléments qu'on donne au lecteur sont microscopiques, plus il va phantasmer
      dessus. Si on lui en donne trop d'un coup, il va disposer d'une masse
      d'informations qu'il va prendre telle quelle !
      
Corbeyran : Et puis, je le répète une nouvelle fois, il sera de tout façon déçu. C'est fondamentalement faux, le lecteur va se rendre compte qu'on l'a trompé... On préfère plutôt l'amener à se poser des questions que lui donner des réponses erronées. En outre, nous n'avons pas forcément ces réponses. Faire de la bande dessinée, tout comme faire de la peinture ou de la littérature, c'est essayer de comprendre le monde d'une certaine manière, c'est communiquer, partager ses doutes. C'est ce qu'on essaye de faire avec notre série.
 Pour revenir à la question sur la
      narration, dans "Le Chant des Stryges", on va découvrir et
      rencontrer peu à peu les Stryges, jusqu'à découvrir qui ils sont.
      Pour revenir à la question sur la
      narration, dans "Le Chant des Stryges", on va découvrir et
      rencontrer peu à peu les Stryges, jusqu'à découvrir qui ils sont. 
Dans
      "Le Maître de Jeu" en revanche, on voit un Stryge dès la première
      image. On a donc pris le parti inverse en les montrant de manière
      onirique, au travers du rêve de Quentin. 
En ce qui concerne "Le
      Clan des Chimères", on nous a tout dit sur cette série. Les lecteurs
      ont confondu les petits "kobolds", espèce de petits diablotins, qui
      enlèvent le bébé, avec des Stryges.. mais tant mieux... Il y a confusion, on
      les amènera ensuite sur un autre terrein. C'est donc encore une autre
      manière de s'y prendre, beaucoup plus masquée.
      
Pour la suite des séries, en apprendra-t-on davantage sur certains personnages, notament sur l'Ombre..? A-t-elle un prénom ?
 Guérineau : Bien sûr. On en
      saura beaucoup plus dans le second cycle qui sera centré justement autour
      de ce personnage. On y découvrira notamment son prénom, une partie de son
      identité et le rôle qu'elle tient face à ses employeurs, à l'organisation
      "niveau 1", "niveau 2", etc. Tout l'aspect "organisation" et le mystérieux
      Sandor Weltman sur lequel on en apprendra beaucoup plus aussi.
      Guérineau : Bien sûr. On en
      saura beaucoup plus dans le second cycle qui sera centré justement autour
      de ce personnage. On y découvrira notamment son prénom, une partie de son
      identité et le rôle qu'elle tient face à ses employeurs, à l'organisation
      "niveau 1", "niveau 2", etc. Tout l'aspect "organisation" et le mystérieux
      Sandor Weltman sur lequel on en apprendra beaucoup plus aussi.
      
Corbeyran : Le second cycle va nous amener quelque année plus tard. Sans tout dévoiler, ce sera effectivement davantage le côté personnel de l'Ombre qui sera mis en avant. Elle va perdre un peu de mystère pour le lecteur, mais va gagner en humanité.
Il reste encore cette fameuse quatrième série avec Moreno qui était annoncée à l'automne 2001. Nous sommes en avril 2002, c'est donc éminent (rires)...
Corbeyran : Dans 5 ans, on en
      rigolera. Marc est      également le dessinateur de la série "Le
      Régulateur", il va essayer de mener les deux séries de front.
      Cette série s'intitulera "Les Hydres d'Arès" et sera une espèce de
      prospective de l'univers Stryge dans un futur très éloigné...
      
Parallèlement avec "Le Régulateur", à raison de 2 albums tous
      les ans et demi, on devrait pouvoir s'en sortir. Les brouillons des 46
      pages sont faits, l'album fonctionne parfaitement. Marc travaille beaucoup
      avec le support informatique, la modélisation est pratiquement terminée ;
      il faut modéliser les engins, les décors, les créatures, tout est cours de
      finition. 
Ce n'est donc pas tout à fait le même travail. Richard
      travaille de façon traditionnelle, rough, crayonnés, encrage, puis mise en
      couleur par Ruby. Marc, lui, travaille de manière informatisée, ça passe
      donc par des étapes moins visibles mais qui avancent de manière
      conséquente.
      
 Petite questions sur la mise en couleur du
      "Chant des Stryges", pourquoi avoir changé de coloriste et de technique en
      cours de route ?
      Petite questions sur la mise en couleur du
      "Chant des Stryges", pourquoi avoir changé de coloriste et de technique en
      cours de route ?
      
Guérineau : Cela fut un choix un peu forcé au départ puisque Isabelle Merlet, qui devait terminer le cycle avec nous, a choisi d'arrêter pour diverses raisons, mais nous l'a annoncé un peu tard. On s'est donc retrouvé coincé et il a fallut trouver quelqu'un de talentueux et de disponible, prêt à faire les couleurs en deux mois sur une série qu'il ne connaissait pas. On a opté pour des couleurs sur ordinateur pour des raisons de rapidité d'abord. Mais également parce que je pense que la mise en couleur faite à la main sur ce genre de série va prendre un sacré coup de vieux d'ici quelques années, avec l'évolution des couleurs par informatique. C'est vrai que cela a été un peu brutal comme transition sur le tome 5, cela s'est fait un peu vite. Cela dit, on a travaillé de manière plus étroite sur le tome 6 ; je lui ai donné beaucoup plus d'indications, chose que je n'avais pas eu le temps de faire sur le précédent.
L'univers complet devrait faire combien d'albums, idéalement ?
 Corbeyran : Ça
      dépend des séries. Par exemple, sur "Le Chant des Stryges", on va
      repartir sur un nouveau cycle. Pour "Le Maître de Jeu", il n'est
      pas question de faire deux cycles. Ce mini-cycle de trois albums sera
      suivi d'un second mini-cycle de trois - 6 albums au total. "Le Clan des
      Chimères" sera également terminé en 6 épisodes. Quant aux " Hydres
      d'Arès ", ils auront le succès qu'ils méritent et je pense qu'on en fera
      6. Peut-être que d'autres supports s'intéresseront aux Stryges et qu'on ne
      fera pas tout sous forme de bande dessinée.
      Corbeyran : Ça
      dépend des séries. Par exemple, sur "Le Chant des Stryges", on va
      repartir sur un nouveau cycle. Pour "Le Maître de Jeu", il n'est
      pas question de faire deux cycles. Ce mini-cycle de trois albums sera
      suivi d'un second mini-cycle de trois - 6 albums au total. "Le Clan des
      Chimères" sera également terminé en 6 épisodes. Quant aux " Hydres
      d'Arès ", ils auront le succès qu'ils méritent et je pense qu'on en fera
      6. Peut-être que d'autres supports s'intéresseront aux Stryges et qu'on ne
      fera pas tout sous forme de bande dessinée.
      
C'est-à-dire : jeux vidéo.. ?
Corbeyran : .. oui, ou série télévisuelle éventuellement, on verra.
Marc Moreno vient du jeu vidéo, notamment !
Corbeyran : Marc Moreno a été designer chez "Calysto" et souhaitait devenir auteur de bande dessinée. C'est intéressant pour nous, c'est du sang neuf qui arrive avec du savoir-faire etc. La bande dessinée bénéficiera bien sûr de tous ces apports qui viennent d'ailleurs. Je trouve très bien que cela prenne d'autres formes, d'autres dimensions et que cela aille toucher d'autres public aussi.
On sait que tu es aussi bien capable de travailler dans le domaine de l'enfance avec le "Cadet des Soupetard" et d'autres expériences, que de l'humour philosophique ou encore dans le fantastique.. C'est important de s'adapter à chaque dessinateur en fonction de son univers ou, malgré tout, tu recherches des gens qui correspondent à ton univers à toi ?
 Corbeyran : Je crois que tu as
      répondu à la question en la posant. J'ai des choses à dire et je travaille
      avec des gens qui ont également des choses à dire. La collaboration, c'est
      un tout. Richard ne peut pas tout faire. Les planning des dessinateurs
      sont beaucoup plus chargés que ceux des scénaristes. J'ai donc besoin de
      travailler avec de multiples collaborateurs pour pouvoir étancher ma soif
      de raconter des choses. Après, cela se passe sur des rencontres, c'est au
      feeling, au déclic..
      Corbeyran : Je crois que tu as
      répondu à la question en la posant. J'ai des choses à dire et je travaille
      avec des gens qui ont également des choses à dire. La collaboration, c'est
      un tout. Richard ne peut pas tout faire. Les planning des dessinateurs
      sont beaucoup plus chargés que ceux des scénaristes. J'ai donc besoin de
      travailler avec de multiples collaborateurs pour pouvoir étancher ma soif
      de raconter des choses. Après, cela se passe sur des rencontres, c'est au
      feeling, au déclic.. 
Des fois, je cherche un dessinateur.. D'autres
      fois, je rencontre un dessinateur qui va provoquer mon envie de raconter
      une histoire, comme Marc Moreno, qui est venu me voir avec son carton de
      dessin et qui m'a demandé si je pouvais lui écrire une histoire qui
      correspondrait à son univers, mélange de fantastique, science-fiction,
      polar.. on a donc choisi le steam punk et on a fait "Le
      Régulateur"..
      
Le steam punk que l'on retrouve aussi dans "Le réseau Bombyce", même genre d'univers architectural..
Corbeyran : Oui, tout à fait.
      Peut-être un peu plus accenté dans "Le Régulateur", plus
      futuriste... Mon envie de communiquer des choses est donc énorme et les
      gens que je rencontre me proposent des espaces, leur style, leur univers
      pour le mettre au service de mes histoires, et mes histoires tout
      naturellement se mettent au service de leur univers. Ca fonctionne donc
      sur un échange et cet échange doit être le plus harmonieux possible si on
      a envie que la collaboration se poursuive, en restant attentif aux envies
      des uns et des autres. 
Si vos envies ne correspondent plus aux envies
      du dessinateur, la collaboration s'arrête généralement très vite. C'est
      d'ailleurs ce qui se passe pour "Le Réseau
      Bombyce" ; une divergence de point de vue sur l'affaire a fait que
      j'ai jeté l'éponge.
      
Mais cela continuera, sous la plume de Cécil tout seul... ?
Corbeyran : Oui, tout à fait.
Merci beaucoup.

Interview réalisée par BDParadisio (2002)
Propos recueillis par Thierry Bellefroid.
 
			 
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